Ils sont huit, huit cercueils recouverts du drapeau français, parfaitement alignés sur le tarmac face au pavillon d’honneur de l’aéroport d’Orly. Quelques instants auparavant, les familles et les proches des victimes sont venus partager leur douleur et leur chagrin à la fois unique et identique.
Quand vient le moment pour le président de la République de prononcer quelques mots, il dit les prénoms, les âges, les villes des huit Français parmi les seize tués de l’attentat de la place Djemaa el-Fna .
Dans cette allocution, il y avait trois messages, d’abord la compassion pour ces familles avec lesquelles il vient de s’entretenir une par une, ensuite la fermeté pour les auteurs de l’attentat de Marrakech qui n’auront « aucun répit nulle part, jamais », tant que la traque durera même si elle doit durer des années.
La France, dit Nicolas Sarkozy, ne laissera pas ce crime impuni, les « terroristes perdront ». Ils ont « déjà commencé à perdre », dit-il, en référence à la mort d’Oussama ben Laden.
Enfin, il y a un message d’amitié pour le Maroc et notamment pour son roi Mohammed VI dont le président français salue l’action immédiatement après l’attentat, mais aussi la réponse aux aspirations des peuples arabes à la liberté, la plus belle réponse à apporter, selon Nicolas Sarkozy, aux marchands de haine.
L'attentat de Marrakech n'a pas été revendiqué pour le moment. Au Maroc, les autorités restent très discrètes sur le déroulement de l'enquête, mais le ministre de la Communication et porte- parole du gouvernement Khalid Naciri confirme que la piste al- Qaida reste l'une des pistes privilégiées.