Avec notre envoyée spéciale à Renwez, Véronique Rigolet
Ils sont un rien désabusés les ouvriers des fonderies ardennaises pour qui la nouvelle visite du président Sarkozy sonne juste le début de la nouvelle campagne présidentielle. « Un président qui, un an à peine avant les élections, va voir les ouvriers, c’est qu’effectivement il y a, quelque part, la campagne. J’espère qu’il n'y a pas que cela », dit l’un d’eux.
Il y a quatre ans, le candidat Sarkozy avait beaucoup promis ici. « Mais il y a eu la grande crise », se défend aujourd’hui le président qui met toujours en avant le « travailler plus pour gagner plus ». « Cela a donné du pouvoir d’achat », a-t-il insisté avant de promettre, cette fois, une prime exceptionnelle pour tous les salariés de toutes les entreprises.
Scepticisme
« Dans les grandes entreprises, a-t-il annoncé, s’il y a une forte augmentation des dividendes, il faudra que les salariés en aient une partie. Et dans les plus petites entreprises où il n’y a pas de distribution de dividendes, si le carnet de commande se remplit, eh bien l’entreprise pourra faire une prime aux salariés qui sera exonérée de cotisation. Vous m’avez compris. »
« C’est une question de justice sociale, je ne cèderai pas », dit encore le président. Applaudissements polis des ouvriers en bleu de travail. Comme Nadine, ils aimeraient tous y croire mais restent sceptiques. « Bien sûr, je pense qu’il faut y croire. C’est quand même notre président », dit-elle. « Après, il était venu il y a déjà quelques année dans les Ardennes et cela n’avait pas abouti à grand-chose ». Pour le président Sarkozy, la reconquête de l’électorat populaire est encore loin d’être gagnée.