France / Cantonales : l'UMP diverge sur la stratégie du second tour

En France, l'entre-deux tours des cantonales est plutôt difficile pour le parti présidentiel. La question d'un front droite-gauche pour faire barrage au Front national est au coeur du débat ; le parti d'extrême droite a réalisé un beau score lors des élections cantonales, 15% en moyenne, dimanche dernier, 20 mars. Et maintenant, les principaux cadres de l'UMP ne s'accordent pas sur la consigne à donner à leurs électeurs en cas d'absence de leur parti au second tour. Appel à voter contre le FN, pour le Premier ministre François Fillon et théorie du « Ni-Ni » en revanche pour le président Sarkozy : ni FN, ni Parti socialiste.

Vrai désaccord de fond ou simple défaut de concertation sur le vocabulaire, quelle que soit l'explication, le « ni FN, ni front républicain » pour le deuxième tour des cantonales provoque des vagues qui font tanguer la droite jusqu'au sommet de l'Etat. Le mot d'ordre, lancé dès dimanche soir, 20 mars, par le secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé après le mauvais résultat du premier tour, a une nouvelle fois été confirmé ce matin par Nicolas Sarkozy au cours de sa visite aux aviateurs engagés en Libye de la base aérienne de Solenzara en Corse.

C'est un vrai rappel à l'ordre pour François Fillon. Hier soir, le Premier ministre s'était démarqué de la ligne officielle en expliquant au cours du bureau politique de l'UMP qu'il fallait voter contre le FN, autrement dit, pour tout adversaire opposé à un candidat du parti d'extrême droite, ce qui inclut les socialistes. Au cours de la journée d'hier, lundi, d'autres personnalités de la majorité s'étaient démarquées de la ligne prônée par la direction de l'UMP et l'Elysée : Valérie Pécresse, Jean-Louis Borloo et un certains nombre de centristes, par exemple.

Bref la majorité se divise sur le cas FN jusqu'aux deux têtes de l'exécutif. Et même si le Premier ministre, vivement critiqué par un certain nombre de députés, s'évertue à expliquer ce mardi 22 mars qu'il n'y a aucune différence entre Sarkozy et lui, la gauche ne se fait pas prier pour sauter sur l'occasion. L'ancien premier secrétaire du PS François Hollande, probable candidat aux primaires socialistes n'y va pas par quatre chemins : il parle de divergence grave qui vaudrait séparation.

 

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