La vie politique française est déjà tournée vers le scrutin de 2012, mais ce dimanche 20 mars, une élection se présente : les cantonales. 2 026 conseillers généraux, soit la moitié, doivent être élus au scrutin majoritaire à deux tours. Plus de la moitié des cantons sont concernés. Des élections locales certes, mais qui ont valeur de test national avant la présidentielle de l’année prochaine.
Ces cantonales concernent tous les départements français et constituent le dernier test grandeur nature. Le Parti socialiste veut consolider sa position en vue des sénatoriales. Pour le moment les socialistes gèrent 58 départements, et leur l'objectif est d'en gagner trois supplémentaires.
Pour le parti majoritaire, un an après le désastre des régionales, il faudra limiter la casse. Le Front national, enfin, mise sur la « vague bleue Marine » et entend gagner ses premiers sièges puisqu’à ce jour il ne dispose d’aucun conseiller général. Le FN de Marine Le Pen veut marquer les esprits en se maintenant au second tour dans 200 cantons et en bataillant pour la victoire dans dix ou vingt d’entre eux.
Les têtes d’affiche
Celui qui risque le plus gros, c’est sûrement François Hollande. L’ancien premier secrétaire du Parti socialiste a fait de sa victoire en Corrèze (même s’il ne se présente pas) un préalable obligatoire à son éventuelle candidature aux primaires socialistes. La majorité de gauche ne tient qu’à un siège mais François Hollande est donné largement favori par ses partenaires, comme ses adversaires, grâce à sa campagne très locale.
Et si le président du conseil général conserve son poste, alors il ne se donnera plus de limite : « Si je vais aux primaires socialistes, dit-il, c’est pour gagner. Je n’y vais pas pour négocier, je ne suis pas là pour faire de la transaction. Je suis là pour convaincre ».
A droite, c’est Patrick Devedjian qui sera sous le feu des projecteurs. Ministre il y a encore quatre mois, débarqué en novembre lors du remaniement, il est en passe de perdre la présidence du conseil général des Hauts-de-Seine. Patrick Devedjian est en guerre ouverte contre Jean Sarkozy, le fils du chef de l’Etat, et le clan Balkany. Sa réélection paraît, dans ce contexte, hautement improbable.
Enfin, deux ministres, présidents sortants de leur conseil général, remettent leurs mandats en jeu : Michel Mercier, ministre de la Justice, dans le Rhône, et Maurice Leroy, ministre de la Ville, dans le Loir-et-Cher. Tous deux devraient conserver leur poste, à moins que l’ampleur du « vote sanction » n’en décide autrement.
Le taux d'abstention sera important cette année et encore plus élevé que les fois précédentes car ces cantonales ne sont associées à aucune autre élection municipale ou régionale.