Le « front républicain » remis en question pour les cantonales

La montée du Front national en pleine campagne pour les élections cantonales a remis au cœur du débat politique la question du « front républicain » contre le parti de Marine Le Pen en cas de qualification de ses candidats pour le deuxième tour. A l'UMP comme au PS, on est plus que prudent sur cette question : dire non au Front national est une chose, donner des consignes de vote systématiques en est une autre.

C'est Nicolas Sarkozy qui a tracé la ligne rouge à l'UMP : pas question de pactiser avec le Front national aux cantonales, sous risque d'exclusion. Mais pas question non plus d'appeler à voter dès maintenant pour le candidat de gauche afin de contrer systématiquement le parti de Marine Le Pen au deuxième tour.

Pour le député UMP du Nord Christian Vanneste, la proposition d’un front républicain est même « grotesque ». « Quand on dit front républicain, ça veut dire que la République est menacée. Même s’il y avait un ou deux conseillers généraux du Front national, est-ce que ça menacerait la république ? Pas du tout », a-t-il affirmé.

Au Parti socialiste, Martine Aubry est également très prudente sur les désistements systématiques en faveur de la droite. Une position que rejoint le député Pierre Moscovici. « On est bien obligé de constater qu’il y a aujourd’hui bien des porosités entre l’UMP et le Front national, ce que ne conduit pas à adresser un signe égal entre ces deux formations politiques, mais pas non plus à entraîner une adhésion systématique si des choix douloureux devaient se produire », a-t-il déclaré. Pour lui, la meilleure façon d’éviter de tels dilemmes est simple : il faut qu’il y ait partout des candidats socialistes au deuxième tour.

A l'UMP comme au PS, on vise donc le même objectif : limiter au maximum les cas où il faudra choisir.

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