Les élections cantonales servent à élire les conseillers généraux, c'est-à-dire les personnes qui siègent dans les assemblées élues dans chaque département français. Ce sont les conseils généraux qui s'occupent par exemple des collèges ou des routes. Ce sont des attributions locales mais importantes dans la vie de tous les jours.
Lors des scrutins des 20 et 27 mars, un peu plus de 2 000 cantons, soit la moitié du total, vont être renouvelés. Habituellement, le mandat des conseillers généraux est d'une durée de six ans. Cette fois, il ne sera que de trois ans car ce sont les dernières. En 2014, en vertu de la réforme des collectivités territoriales, les conseillers généraux et régionaux seront remplacés par des conseillers territoriaux tous élus au cours du même scrutin.
Ces élections ne sont pas les plus suivies. Surtout lorsqu'elles sont organisées de manière autonome (sans les coupler avec un autre scrutin généralement de plus grande importance). La dernière fois, c'était en 1994. Dans ces conditions, les électeurs ont un peu de mal à en voir l'utilité. Ils ne voient pas ce scrutin comme une élection nationale, les élections législatives ou les élections municipales, avec lesquelles elles sont habituellement couplées et dont les conséquences sont très directes sur la vie des gens.
Un indicateur intéressant
Les élections cantonales ont tout de même un intérêt pour les partis politiques. A quatorze mois de la prochaine présidentielle, ce sera sans doute un indicateur intéressant, en fonction de la participation et des résultats, et compte tenu de l'impopularité chronique du président de la République. C’est ce qui se dit, surtout dans les rangs de l'opposition qui contrôle actuellement 58 conseils généraux, opposition qui se veut optimiste. Le secrétaire national du Parti socialiste chargé des élections, Christophe Borgel, espère que le PS passera la barre des 60 présidences dans des départements qui pourraient basculer à gauche comme les Hautes-Alpes, la Côte-d’Or, les Pyrénées-Atlantiques, l’Aveyron ou le Jura.
A l'UMP, on sait très bien que les élections locales et intermédiaires sont rarement favorables aux majorités en place, le secrétaire national aux élections du parti présidentiel, le député Alain Marleix, ne croit pas à un vote sanction. Il espère d’ailleurs gagner deux départements de plus d’un million et demi d’habitants, deux départements situés en région parisienne, le Val-d’Oise et la Seine-et-Marne, tout en gardant un œil sur quelques départements de province.
Un intérêt pour les partis politiques
Pour les autres partis, ces élections ont également de l'importance. En raison, notamment de la dernière enquête d'opinion favorable à la présidente du Front national, Marine Le Pen, qui actuellement n'a aucun conseiller général et qui ne peut que progresser. Mais ce sera compliqué, estime le politologue Emmanuel Rivière, directeur du département stratégie d'opinion chez TNS Sofres. Compliqué parce que le seuil de présence au second tour a été relevé de 10% à 12,5% des inscrits. Ces élections sont aussi importantes pour le mouvement qui a le plus progressé lors des dernières échéances électorales, Europe Ecologie-Les Verts, ainsi que pour le MoDem.
Enfin, on prêtera une attention particulière à quelques cas personnels : celui de Patrick Devedjian en conflit avec son propre parti dans les Hauts-de-Seine et François Hollande dont le canton n'est pas renouvelable. Le député socialiste a toutefois conditionné sa participation aux primaires socialistes à sa réélection au poste de président du Conseil général de Corrèze.