La dédiabolisation, c'est valable à l'intérieur, mais aussi à l'extérieur. Pour cela, il faut dissiper les malentendus et clarifier ses positions en matière de relations internationales.
Pendant plus d'une heure, Marine Le Pen s'est appliquée ce mercredi à défendre la perspective d'une « France souveraine » devant des journalistes de la presse étrangère. Une rencontre thématique qui s'inscrit dans la lignée de celle de vendredi, nettement plus tempétueuse, avec les médias économiques.
La présidente du Front national a plaidé pour une France qui retrouve la maîtrise de son destin et de ses décisions. Selon elle, cette maîtrise a été perdue au fil du temps, en raison de l'eurocratie, de la mondialisation incontrôlée et du libre-échange.
Pour cela, la présidente du Front national propose la sortie, qualifiée désormais de « raisonnée » de l'euro et une réflexion sur la « fin » de l'Union européenne pour construire une Europe des nations et de leurs intérêts.
Un rapprochement avec la Russie
A ce titre, sous une présidence Front national, la France chercherait à faire de la Russie un partenaire privilégié, un peu comme l'Allemagne l'est depuis une cinquantaine d'années. C'est pour des raisons à la fois géostratégiques, civilisationnelles et d'indépendance énergétique que Marine Le Pen choisit la Russie. Moscou plutôt que Washington, puisque si le Front national arrivait à l'Elysée, la sortie de l'Otan serait immédiate.
Tout comme serait immédiat le rétablissement des frontières afin de dissuader l'immigration vers une France dont la générosité pour les migrants serait très sensiblement revue à la baisse. Dans ce sens, Marine Le Pen propose un moratoire sur l'immigration.
Abordant la participation de Paris aux interventions militaires en Côte d'Ivoire et en Libye, Marine Le Pen a fustigé « l'ingérence » de la diplomatie française. « Pourquoi la Libye et pas la Syrie, pourquoi ne pas être intervenus à Bahreïn ? J'en conclus qu'il y a les gentils dictateurs et les méchants dictateurs », a-t-elle ironisé.