« Le débat sur le débat a déjà eu lieu », c'est en tout cas ce qu'explique Jean-François Copé pour éviter d'engager de nouvelles polémiques alors que se réunit ce mardi après-midi 5 avril 2011 la convention de l'UMP sur la laïcité. Le secrétaire général de l'UMP veut ainsi évacuer la question des dissensions au sein du parti majoritaire concernant l'organisation de ce débat et le risque de stigmatisation de l'islam.
Et surtout, il veut mettre un terme aux questions sur les désaccords avec le Premier ministre, François Fillon, qui a fait savoir qu'il n'y participerait pas. Faux problème, selon Jean-François Copé, puisqu’affirme-t-il, le chef du gouvernement ne vient jamais dans ce genre de réunion et surtout, quatorze ministres seront eux présents, dont François Baroin qui avait pourtant manifesté lui aussi récemment ses doutes sur la pertinence du débat. Une preuve, semble dire Jean-François Copé, que tout va bien dans la majorité.
A quoi va servir cette convention ?
Cette convention est en fait la conclusion des travaux de l'UMP sur la place de l'islam dans la société. Jean-François Copé va faire 26 propositions dont le but est d'encadrer la pratique de cette religion. Il va proposer, par exemple, l'adoption d'une résolution parlementaire, d'un code de la laïcité et d'un certain nombre de dispositifs pour réglementer dans des cas précis : notamment pour les abattages rituels ou le financement de la construction de lieux de culte.
Certaines de ces propositions pourront faire l'objet d'applications rapides, d'autres doivent contribuer à alimenter le projet du candidat UMP à la présidentielle de 2012. Il appartiendra donc à l'exécutif de choisir et de trancher. Ce que fera le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, d'ici quelques jours en annonçant les premières décisions concrètes, notamment sur la question des prières de rues, un exemple de « comportement » qui « pose problème… avec l'accroissement du nombre de musulmans » en France.
Des paroles prononcées hier lundi par Claude Guéant qui ont immédiatement provoqué un tollé et montrent une volonté de fermeté plutôt que d'apaisement. Des paroles aussi qui décrédibilisent la tentative de Jean-François Copé pour rejeter l'accusation d'avoir, avec ce débat, tenté d'instrumentaliser la laïcité à des fins électorales.