Mediator : le ministre de la Santé augmente la pression sur Servier

Le ministre de la Santé hausse le ton dans l'affaire du Médiator, distribué par les laboratoires Servier. Au cours d'un entretien accordé au Journal du dimanche, Xavier Bertrand se dit choqué par l'attitude de Servier. Il ne laisse qu'une semaine à l'entreprise pharmaceutique pour présenter, enfin, une proposition d'indemnisation des victimes qui tienne la route.

Les laboratoires Servier n'ont plus qu'une semaine pour finaliser leur toute dernière proposition d'indemnisation des victimes. Plus question de tirer sur les délais, ni de finasser. C'est un projet solide, équitable et définitif qu'attend le ministre de la Santé.

Pour Xavier Bertrand, il serait indécent que les patients soient laissés dans l'impasse et inimaginable que l'Etat paie les pots cassés : c'est au laboratoire d'assumer ses responsabilités. Certes, Servier ne propose plus aux victimes du Médiator d'abandonner leurs poursuites contre une compensation financière, mais le ministre ne mâche pas ses mots : c'était de toutes les façons une clause « indigne ».

Certes, le laboratoire a aussi accepté de prendre en compte les patients traités pour surpoids, mais ce n'est là que justice puisqu'ils étaient très nombreux... Pour Xavier Bertrand, il faut aller plus loin : accorder une réparation intégrale du préjudice subi et allonger le délai de recevabilité des dossiers, même s'il faut du coup payer davantage.

Le ministre de la Santé ne cache pas qu'il a été particulièrement choqué par l'attitude de l'entreprise Servier, qui a commercialisé le Médiator pendant trente-trois ans, en a tiré de considérables bénéfices, avant de nier les problèmes puis de contester le nombre de victimes. « Il y a là une question de réparation mais aussi d'éthique », rappelle le ministre.

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