En déclarant vouloir enquêter sur l'authenticité et la provenance de ces photographies, le Front national prend ses précautions et laisse entendre qu'il y a eu peut-être trucage et/ou volonté de nuire à Marine Le Pen, à la veille précisément du second tour des cantonales.
En même temps, en excluant immédiatement le jeune Alexandre Gabriac, le FN montre qu'il a bien l'intention, le cas échéant, de se séparer de toute brebis galeuse. Et c'est un coup double pour le Front national. Le doute entourant cette affaire conviendra fort bien à son électorat le plus âgé, celui qui ne s'offusquera pas de ce genre de photographies et dont la grille de lecture favorite est le thème du complot.
A l'inverse, la sanction prise confortera les plus jeunes partisans de Marine Le Pen dans l'idée qu'elle veut vraiment donner un autre visage à son parti. Une entreprise de rénovation qui passe par un nouveau discours, et qui a été précédée récemment par une discrète chasse aux sorcières à l'encontre des plus extrémistes, notamment les membres de l'Oeuvre française. Question d'image de marque et de rupture avec les errances du passé.
Du coup, et c'est là le plus subtil, l'éviction d'Alexandre Gabriac va peut-être rassurer et conduire à Marine Le Pen des électeurs jusque-là non frontistes, qui n'avaient besoin que d'un signe pour franchir le pas.