Pierre Falcone, 56 ans, c'est le deus-ex-machina de l'Angolagate : c’est l'homme qui aurait orchestré, de 1993 à la fin de la décennie, la vente d'armes de l'ex-URSS à l'armée angolaise du président Dos Santos, alors au bord du chaos. Un juteux contrat de près de 800 millions de dollars et, selon l’accusation, un commerce illicite.
Les avocats contestent cette thèse et espèrent avoir cette fois démontré à la Cour que leur client avait été très officiellement mandaté par Luanda pour s'assurer de l'exécution d'un contrat certes, mais passé entre la Russie et l'Angola via une société slovaque, non pas écran d'un trafic, mais sous contrôle russe et déjà impliquée dans la transaction avant l'intervention de Pierre Falcone.
Rien d'illicite en somme pour Me Emmanuel Mancini, l'un des deux avocats de l'homme d'affaires : «Il n’y a jamais eu de trafic d’armes dans cette affaire. On a cherché au travers de Pierre Falcone deux choses : la première, d’abattre Charles Pasqua, et la seconde de l’évincer de l’Angola qui, grâce à lui, a pu survivre».
Pierre Falcone apparaît en sauveur du pouvoir légitime angolais en guerre contre l'UNITA, un mouvement rebelle sous embargo onusien qui, à Paris, au même moment, avait les faveurs de François Léotard, ministre de la Défense, ou d'Alain Juppé, Premier ministre. Des collègues de gouvernement que Charles Pasqua, poursuivi pour trafic d'influence dans un volet connexe de cet Angolagate, accuse ouvertement de lâcheté et de même de parjure.