Avec notre envoyé spécial au Palais de justice de Paris, Franck Alexandre
Les prévenus vedettes de l'« Angolagate » ont pris place au premier rang. Pierre Falcone, Charles Pasqua et son ancien bras droit Jean-Charles Marchiani affichent ostensiblement une mine sombre.
Mais au-delà des apparences, on sent bien que l'atmosphère est nettement plus sereine que lors du premier procès. Devant le tribunal correctionnel présidé par l'implacable Jean-Baptiste Parlos, l'ambiance était pour le moins délétère. En octobre 2009, la condamnation à des peines de prison ferme de Charles Pasqua avait créé la surprise et l'on avait pu lire la stupeur sur le visage de Pierre Falcone lorsqu'il apprit qu'il allait être incarcéré sur le champ.
Devant la cour d'appel, tout semble si différent. Son président, Alain Guillou, est un magistrat prévenant. Il faut préciser qu'en très haut lieu on a veillé à placer un juge tout en rondeur. Et pour cela Christian Pers, qui devait initialement présider le procès en appel, un magistrat connu pour sa très grande indépendance, qui n'a pas hésité à laisser en détention Pierre Falcone, a opportunément été nommé à la Cour de cassation.
Alain Guillou, qui l'a remplacé au pied levé, n'a donc eu que deux mois pour éplucher les 100 000 cotes du dossier. Une gageure. Mais visiblement cela ne semble pas gêner les bancs de la défense.