Avec notre envoyé spécial au palais de justice de Paris,Franck Alexandre
Pierre Falcone, au premier rang, flanqué d’un gendarme puisque c’est le seul prévenu incarcéré dans ce dossier, a prononcé quelques mots devant la cour ce matin : « Ça fait onze ans que j’attends ce jour-là, balayant d’un revers de main les accusations de trafic d’armes. Il n’y en a jamais eu. Je travaille dans trente-deux pays et il n’y a qu’en France où j’ai été condamné. Les limites du mal ont été dépassées ».
A ses côtés, autres prévenus vedettes, le préfet Jean-Charles Marchiani, l’ancien ministre de l’Intérieur Charles Pasqua, poursuivis pour leur lobbying en faveur des activités de Pierre Falcone et une absence remarquée, celle d’Arcady Gaydamak, l’associé de Pierre Falcone. Comme en première instance, il n’a pas daigné se présenter devant la justice.
Alors, pendant les cinq semaines d’audience à venir, la défense va tenter de faire valoir que les gouvernements français successifs étaient parfaitement au courant de ces acquisitions d’armes. Reste à savoir si la cour retiendra la notion d’autorisation tacite de vente d’armes.
En tout cas, Jacques Chirac et Dominique de Villepin ont déjà fait savoir qu’ils ne souhaitaient pas venir témoigner à ce procès, un procès dont l’Etat français, qui souhaite normaliser ses relations avec l’Angola, se serait bien passé.