C'est la troisième fois que ses avocats demandent sa remise en liberté. Mercredi prochain, 17 novembre, la cour d'appel de Paris dira si Pierre Falcone, 56 ans, peut quitter la prison de Fleury-Mérogis. Si le parquet général était jusqu'ici plutôt favorable à une libération, il a désormais durci sa position. En effet, le procès en appel de l'Angolagate doit s'ouvrir le 19 janvier prochain. Une date, bien trop proche, pour que la justice prenne le risque de libérer Falcone, qui n'a aucune attache en France. L'avocat général n'a même pas dit un mot sur son immunité diplomatique ou ses exceptionnelles garanties de représentation.
Emmanuel Marsigny, Pierre François Veil, ses avocats, ont rappelé avec force qu'il n'est pas facile de préparer sa défense depuis une cellule. Ne pas le libérer, soulignent-ils, équivaut à lui faire purger une peine, alors qu'il n'y a pas de condamnation définitive.
Pourtant, et même s'il reste pour le moment derrière les barreaux, le procès en appel de l'Angolagate ne se présente pas si mal pour Pierre Falcone. Christian Pers, magistrat réputé sévère, qui devait initialement le présider vient de bénéficier d'une promotion et il est remplacé au débotté par le juge Alain Guillou. La défense de Pierre Falcone feint de s'interroger sur ce changement, comment préparer un procès en deux mois... Mais secrètement, elle se réjouit qu'un nouveau juge, peut-être plus sensible à ses arguments, prenne les rênes du procès Angolagate.