Les optimistes qui croyaient à une réconciliation ou au moins un signe d'apaisement en sont pour leurs frais. D'abord parce que cette rencontre entre Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin est avant tout protocolaire. Dans le cadre de la présidence française du G8 et du G20, le président de la République a décidé de recevoir tous les anciens présidents et anciens Premiers ministres. Dominique de Villepin ne bénéficie donc pas de traitement particulier. Ensuite parce que le fondateur du mouvement République solidaire a par avance pris soin de doucher les derniers espoirs d'unité de ses amis de l'UMP en annonçant à la veille de cette rencontre qu'il quittait le parti présidentiel.
Première rencontre en 2 ans
Si personne ne connaît la teneur de la conversation, la première depuis 2 ans officiellement entre les deux hommes, personne n'ignore, en revanche, que les sujets passés, présents et futurs, ne manquent pas entre les deux rivaux. A commencer par l'affaire Clearstream, dont le procès en appel est prévu en mai et pour lequel Dominique de Villepin, qui sera à nouveau sur le banc des prévenus, se considère comme une victime de l'acharnement présidentiel. Ils pourraient aussi parler, même si elles ont tendance à s'espacer, des critiques acerbes de l'ancien Premier ministre contre Nicolas Sarkozy, qualifié il y a quelques mois de problème pour la France.
L’échéance de 2012
Même si Dominique de Villepin affirme avoir tourné la page et se rendre au rendez-vous sans aucune forme de ressentiment, la rivalité est toujours là. Au-delà de ce qui les sépare, il y a aussi ce qui les réunit, c'est-à-dire l'échéance électorale de 2012. Dominique de Villepin a promis à ses partisans qu'il serait au rendez vous alors qu'avant d'annoncer sa candidature, Nicolas Sarkozy cherche à créer un rassemblement le plus large possible autour de lui. La rumeur affirme que pour dissuader son rival de faire cavalier seul, des propositions de postes ministériels, notamment le portefeuille contesté des affaires étrangères, auraient été faites au flamboyant Villepin qui assure de son côté qu'il n'est pas intéressé et qu'il n'est pas un homme qu'on achète.