Le président Nicolas Sarkozy a annoncé, mardi 15 février 2011, sa décision de dédier les manifestations de l’année du Mexique en France à Florence Cassez, condamnée à 60 ans de prison au Mexique pour enlèvements. En réaction, les autorités mexicaines, refusent de participer à cet évènement s’il est lié au sort de la jeune femme.
Au-delà d’une éventuelle annulation des évènements culturels de cette année France-Mexique, c’est l’ensemble des firmes françaises qui craignent les retombées du différend entre les deux pays. Axa, Alstom, Faurecia, Veolia, Eurocopter ou bien encore Danone… Les entreprises françaises sont, en effet, très présentes au Mexique. On compte près de 350 sociétés dans différents secteurs d'activité tels que l’aéronautique, l’automobile, l’agro-alimentaire ou encore les services.
Second partenaire commercial de la France
Outre les filiales des grands groupes, de nombreuses PME ont investi dans le pays, la majorité dans la région de Mexico. En 2007, les entreprises françaises ont réalisé plus de 10 milliards de dollars de chiffres d’affaires. Dans ce pays, elles bénéficient à la fois de la zone dollar, de la proximité du marché américain et d’une main d’œuvre qualifiée.
Le Mexique est, après le Brésil, le second partenaire commercial de la France en Amérique du Sud. Mais les échanges restent déséquilibrés. En 2010, la France a, ainsi vendu pour 2,5 milliards de dollars de biens et de services au Mexique, contre 535 millions de dollars d’exportations mexicaines dans l’Hexagone.
Des partenaires au sein du G20
Le différend entre Paris et Mexico tombe au plus mal. De nombreuses promesses de coopération et de contrats publics dans les secteurs de l'aéronautique, de la santé et de l'environnement ont, en effet, été négociés lors de la dernière visite du président français Nicolas Sarkozy au Mexique.
Pour Carlos Quenan, économiste à l’Institut des hautes études de l’Amérique latine à Paris, il est peu probable que cette crise diplomatique menace les affaires françaises au Mexique : « ce n’est pas l’intérêt des deux pays d’aller dans ce sens, car il y a de nombreux contrats en cours. Depuis plusieurs années, le Mexique cherche à diversifier ses échanges trop axés vers les Etats-Unis. C’est pourquoi le gouvernement a signé un accord de libre échange avec l’Union européenne. Les deux pays sont également partenaires au sein du G20. Le Mexique va prendre le relais de la présidence française ».
Divers contrats ont été lancés dans de nombreux contrats. Dans l’aéronautique, le groupe européen EADS a prévu d’investir jusqu’à 500 millions de dollars dans une usine d’assemblage d’hélicoptères. Le groupe de haute technologie Safran qui a ouvert récemment un centre de spécialistes en aéronautique, a également de nombreux intérêts financiers dans le pays. Le groupe pharmaceutique français Sanofi-Aventis vient d’inaugurer une usine de vaccins dans l’Etat de Mexico. Dans le secteur de l’environnement, les entreprises françaises se sont également engagées dans plusieurs projets de développement propres, notamment dans l’hydroélectricité.