Avec plus d'un millier de sondages par an, la France figure parmi les championnes de l'enquête d'opinion. Un chiffre multiplié par deux, selon un récent rapport des sénateurs Hugues Portelli et Jean-Pierre Sueur, à l'origine de la proposition de loi pour plus de transparence dans les sondages politiques. Les deux élus, l'un UMP, l'autre PS, souhaitent instaurer un maximum de neutralité.
Le texte demande entre autres que soit connu et l'acheteur, et le commanditaire, des enquêtes. Mais il réclame aussi l'arrêt des versements d'argent aux personnes sondées. Qu’ils soient sous la forme d'un cadeau ou même d'une rémunération très faible, les sénateurs veulent éviter les sondages influencés par l'appât du gain.
Du côté du gouvernement, le texte fait débat. Le ministre chargé des Relations avec le Parlement, Patrick Ollier, estime que cette loi sera difficilement applicable. Le sénateur socialiste, Jean-Pierre Sueur, critique l'attitude de l'exécutif qui hésiterait encore à inscrire cette proposition à l'Assemblée nationale.
Pour le moment, le texte reste donc en suspens. Dans un souci de neutralité, ses défenseurs souhaiteraient le faire voter au plus vite, à 14 mois de l'élection présidentielle.