« Renault ne sera pas un nouveau Bettencourt », martèle Me Jean Reinhart, l'avocat de la marque au losange, car le constructeur, qui dans cette affaire d'espionnage mise sur la discrétion et le secret, ne veut pas que des informations soient transmises à la presse. Or, selon l'avocat de Renault, la Direction centrale du renseignement intérieur ne se priverait pas de le faire. La DCRI, ajoute-t-il, communiquerait même aux journalistes des « éléments parcellaires », grossiers, inutiles, et qui nuisent à l'image de la marque.
Il est vrai que dans cette affaire sensible, la collaboration entre les services de l'Etat et le constructeur a débuté sur de bien mauvaises bases. Longtemps, Renault a caché avoir été victime d'espionnage. Pendant plusieurs mois, l'entreprise a mené ses propres investigations et, aujourd'hui encore, les éléments recueillis par ses enquêteurs privés n'auraient pas été transmis aux services officiels.
La DCRI agirait ainsi pour manifester son mécontentement de ne pas avoir été saisie dès le mois d'octobre, émet comme hypothèse l'avocat du constructeur français. Mais à vouloir être seul maître à bord dans cette enquête, qui aujourd'hui dépasse de loin les frontières de l'Hexagone, Renault semble aujourd'hui subir un flot continu d'infos et d'intox désastreux pour l'image du groupe. Tout ce que Renault voulait initialement éviter.