Nicolas Sarkozy lance la présidence française du G8-G20

Devant le corps diplomatique et face à 300 journalistes de la presse française et internationale réunis au palais de l’Elysée, le président français a donné lundi 24 janvier le coup d'envoi de sa présidence des G8 et G20. Il s’est notamment dit « favorable à une taxe sur les transactions financières» et a annoncé que la France proposerait «un code de conduite» sur les flux de capitaux. Nicolas Sarkozy s'est également exprimé sur d'autres questions internationales dont la révolution tunisienne et la situation en Côte d’Ivoire.

Crise financière internationale, gouvernance mondiale, prix des matières premières : Nicolas Sarkozy, qui a fait de la réforme du système monétaire international une priorité, a présenté lundi sa feuille de route dans le cadre de la double présidence française du G8 et du G20. « Nous aurons des résultats, nous nous battrons pour qu’ils soient les plus importants possibles », a assuré le chef de l’Etat français.

Evoquant le « socle » de sa réforme, le président a rappelé trois solutions auxquelles Paris n'est pas favorable. « La France ne souhaite pas remettre en cause le dollar qui joue un rôle éminent et doit être une monnaie forte », a-t-il dit, ajoutant que « la France n'est pas davantage favorable au contrôle des capitaux ». Enfin, le chef de l'Etat a assuré qu'il ne souhaitait pas « revenir à un système de changes fixes ».

Nicolas Sarkozy a toutefois critiqué de nouveau « l'instabilité du non système international monétaire » en vigueur « depuis 1971 ». « Dire qu'il y a un système monétaire, c'est déjà une grave erreur », a-t-il insisté. Selon lui, l'« ambition » de la France est « de converger avec nos partenaires sur des propositions concrètes ». Parmi ses objectifs, l'instauration d'« un socle de protection sociale universel ».

Rencontre avec le président chinois Hu Jintao

Les données monétaires internationales vont-elles changer ? « L'émergence de nouvelles puissances économiques conduira inéluctablement à l'émergence de nouvelles monnaies internationales », a-t-il déclaré, plaidant pour une meilleure « coopération économique au service de la croissance ». « Nous allons essayer de mettre d'accord tout le monde sur les indicateurs qui permettront d'analyser les déséquilibres persistants », a ajouté le président de la République. Il a annoncé dans ce cadre une rencontre avec le président chinois Hu Jintao fin mars en Chine.

Evoquant le rôle du Fonds monétaire international (FMI), le chef de l’Etat a indiqué vouloir « l’élargir » en lui confiant notamment une mission de surveillance des flux de capitaux et des déséquilibres mondiaux.

Alassane Ouattara seul président « légal et légitime »

Parmi les autres sujets internationaux abordés au cours de cette conférence de presse, la révolution en Tunisie. Alors que l’attitude de la France a été critiquée pour son attentisme et son manque de soutien au peuple tunisien face au régime de l'ex-président Ben Ali, Nicolas Sarkozy a admis que Paris n'avait « pas pris la juste mesure » de la « désespérance », et de la « souffrance » de la population tunisienne.

Interrogé sur la situation en Côte d’Ivoire, Nicolas Sarkozy a réaffirmé que le gouvernement du président reconnu par la communauté internationale en Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara, est « le seul légal et légitime ». Alassane Ouattara est le président « que le peuple ivoirien s'est choisi et qui est reconnu par les Nations unies et par toutes les organisations africaines », a-t-il ajouté.

Sur le dossier nucléaire iranien, le chef de l'Etat a estimé qu'il fallait « renforcer les sanctions » contre l'Iran, en raison de son programme nucléaire contesté, même si elles « commencent à produire leurs effets ».

Quant aux otages français, le président Nicolas Sarkozy a affirmé être « certain » que les cinq otages enlevés en septembre au Niger et détenus au Sahel ainsi que les journalistes de France 3 retenus en Afghanistan « sont en vie ».

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