Nicolas Sarkozy : des vœux pour 2011… et 2012

Continuer les réformes et préparer son bilan pour aborder l’année de l’élection présidentielle dans de bonnes conditions, c’est certainement l’objectif de Nicolas Sarkozy. En affirmant lors de ses vœux aux Français, sa volonté de faire de 2011 une année « utile », consacrée à travailler, et en peaufinant son image de président protecteur, nul doute donc que le chef de l’Etat pense déjà à 2012. Même s’il ne le dit pas.

Protéger la France et les Français, s'il n'y avait qu'un message à retenir des voeux de Nicolas Sarkozy ce serait certainement celui-là. Les protéger grâce à l'Europe et à l'euro que le président de la République a défendu avec détermination : « L’isolement de la France serait une folie ». Les protéger aussi en travaillant à la réduction des déficits. Le mot rigueur n'est pas prononcé mais la fermeté est visiblement à l'ordre du jour : « Je ne transigerai pas sur cet objectif ». Les protéger encore en faisant respecter les valeurs républicaines notamment la laïcité et le refus du communautarisme : « Le respect dû à la France par ceux que nous accueillons est une exigence ». Les protéger surtout en continuant à réformer : « C’est la seule façon de préserver notre modèle et notre identité ».

Car pour Nicolas Sarkozy le bilan de l'année écoulée est positif, malgré la crise, avec notamment une réforme des retraites qui a « sauvé les pensions des ainés », ou la défiscalisation des heures supplémentaires qui a « permis de soutenir le pouvoir d'achat ». Cela justifie donc de continuer en 2011 avec les réformes de la dépendance, de la fiscalité et de la justice. Car, a dit le chef de l'Etat, il faut que ce soit une année « utile ». Autrement dit une année consacrée à travailler « sans relâche » avec François Fillon et le gouvernement. Nicolas Sarkozy l’a souvent répété, il a été élu pour cinq ans et entend bien continuer à faire son travail de président jusqu’au bout. Pas question donc, lors de ses vœux pour 2011, d’apparaître comme un chef de l’Etat en campagne pour sa réélection. La France ne peut pas se « payer le luxe » d'une année « d'immobilisme préélectoral ».

Retrouver la confiance des Français

Président protecteur mais aussi garant de l'intérêt général et de la justice, Nicolas Sarkozy a voulu donner -lors de cette allocution- l'image d'un chef de l'Etat au-dessus de la mêlée, responsable et déterminé. Pas celle d’un candidat, qu’il n’est d’ailleurs toujours pas officiellement. Sauf que sa candidature paraît plus que probable. De François Fillon à Jean-François Copé, les leaders de la majorité l’évoquent eux sans complexes. Et le message envoyé lors des vœux vise certainement aussi à tourner la page d’une année 2010 difficile pour Nicolas Sarkozy marquée par la défaite des régionales, la polémique autour du débat sur l’identité nationale, l’affaire Woerth-Bettencourt, une réforme des retraites votée mais contestée et la chute de sa cote de popularité dans les sondages. Tourner la page donc, dans l’espoir de retrouver en 2011, une année que Nicolas Sarkozy annonce « porteuse d’espérance », la confiance des Français avant de se lancer dans la bataille de la présidentielle. On a d'ailleurs vu pointer dans ce discours quelques thèmes chers à l’électorat de droite : compétitivité, fiscalité, sécurité, dont on peut imaginer qu’ils seront au cœur de la campagne.

Si ces vœux ont, sans surprise, donné entière satisfaction dans la majorité. Le Premier ministre, François Fillon, a salué le message « d’unité, de volonté et de confiance » du président de la République. Le secrétaire général de l’UMP, Jean-François Copé, s’est réjoui du discours de « rassemblement, de mobilisation et de vérité » de Nicolas Sarkozy. Dans l’opposition, en revanche, les critiques ont fusé. Le porte-parole du Parti socialiste, Benoit Hamon, a ainsi fustigé « le manque de respect des Français » de la part du président de la République et a évoqué un « discours entièrement tourné vers ses clientèles électorales ». Pour Marielle de Sarnez, la vice-présidente du Modem : « Ce sont des mots, il n’y a rien de nouveau ». Et pour le président du Front national, Jean-Marie Le Pen, les vœux de Nicolas Sarkozy ont consacré « le règne de l’impuissance… Son verbiage ne trompera personne ».

 

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