En France, le laboratoire Servier admet un «vrai risque» lié au Mediator

Pour la première fois, le laboratoire Servier qui fabriquait le Mediator reconnaît que le médicament a pu présenter un vrai risque pour certains patients. Dans un entretien accordé au Journal du Dimanche daté de ce 9 janvier 2011, Lucy Vincent, chargée des relations extérieures du groupe affirme que « la mort de trois personnes, c'est déjà trop ». Un tournant dans l'attitude du laboratoire au moment où la justice a décidé d'ouvrir une enquête sur cette affaire du Mediator.

La directrice générale du groupe Servier monte au créneau et contre-attaque. Lucy Vincent indique que le groupe assumera toutes les responsabilités qu'il pourrait avoir et affirme haut et fort : « Nous ne nions pas que le Mediator ait pu présenter un vrai risque pour certains patients ». Des déclarations faites à une semaine de la remise d’un rapport officiel sur l'affaire du Médiator et de ses 500 à 2 000 morts supposés.

Ce médicament était initialement destiné aux diabétiques en surpoids, mais largement détourné comme coupe-faim. Il est accusé d avoir causé de graves problèmes cardiaques. La dirigeante de Servier affirme comprendre l'inquiétude des personnes traitées avec ce médicament et assure que l'entreprise fera tout pour contribuer à ce que l'on comprenne vraiment ce qui s'est passé. Le groupe collaborera pleinement à toutes les enquêtes. En revanche, Lucy Vincent n'est pas prête à valider les chiffres avancés par les épidémiologistes. Des chiffres qu'elle qualifie d'estimations et d'extrapolations.

Pour le laboratoire, le silence n'était sans doute plus tenable. Les réactions étant très nombreuses après les déclarations de Jacques Servier : « Le Mediator, a-t-il dit, ce n'est que trois morts, les autres avaient des valvuloplasties. Cinq cent est une très beau chiffre marketing », avait-il conclu.

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