«Sensibles», ces quartiers situés à la périphérie des grandes villes de France le sont d'abord et avant tout d'un point de vue économique et social. On s'en doutait mais les chiffres révélés par l'Observatoire des zones sensibles font l'effet d'un coup de massue car la situation s'est encore aggravée depuis 2008.
Avec 43% des jeunes hommes et 37% des jeunes femmes sans travail, et donc sans revenus stables, la situation devient tout à fait inédite en Europe. La nouveauté, qui n'est certainement pas une bonne nouvelle, c'est que même les jeunes diplômés n'arrivent plus à percer sur le marché de l'emploi.
En fait, les cités périurbaines concentrent deux fois plus d'allocataires des minima sociaux que le reste du pays, trois fois plus de bénéficiaires de la couverture maladie universelle et deux fois plus de personnes vivant sous le seuil de pauvreté.
Elles comptent aussi de plus en plus de foyers monoparentaux, et de plus en plus de cas d'incivilité : incendies volontaires de voitures et autres feux de poubelles. Autant de signaux d'alerte que les autorités ne peuvent plus ignorer, autant de mauvaises nouvelles qui risquent aussi de renforcer les préjugés à l'égard des habitants des cités.