Attentat de Karachi : un ex-ministre français de la Défense accrédite la piste d’une vengeance

Le président de l'Assemblée nationale Bernard Accoyer avait refusé de transmettre au juge chargé de l'enquête les procès verbaux des auditions de la mission d'information parlementaire sur l'attentat de Karachi. C'est raté, puisque le site internet d'information Mediapart a publié vendredi 3 décembre l'intégralité du procès verbal de l'audition de l'ancien ministre de la Défense d'Edouard Balladur, François Léotard.

C'est un sentiment personnel, mais il est exprimé devant une mission d’information parlementaire, ce qui lui donne une certaine force. En décembre 2009, devant les députés, François Léotard disait donc qu'il avait le sentiment que l'attentat de Karachi, qui avait coûté la vie à 14 personnes dont 11 Français le 8 mai 2002, était lié à l'arrêt du versement de commissions dans la vente de sous-marins au Pakistan. Un dossier qu'il connaît bien et même très bien, puisqu'il était ministre de la Défense à l'époque de la négociation du contrat franco-pakistanais Agosta en 1994.

En revanche, François Léotard indique ne pas croire une seconde à un attentat lié à l'arrêt de versement d'éventuelles rétrocommissions vers des décideurs français. A ce sujet, du circuit des commissions, l'ancien ministre indique qu'il se souvient d'un seul intermédiaire, mais indique également que ce sont les membres de son cabinet qui étaient en contact avec les négociateurs.

Une version des faits vigoureusement démentie d'abord par son ancien conseiller devenu ministre ensuite, Renaud Donnedieu de Vabres, mais aussi par un autre membre de son cabinet, Hervé Morin. Ce dernier, qui vient tout juste de quitter le ministère de la Défense, menace même de porter plainte contre son ancien patron si jamais il réitère ses accusations, ce qui donne une idée assez précise de la tension de plus en plus vive autour de cette affaire.

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