C'était le 28 avril dernier. Edouard Balladur avait accepté pour la première fois de s'expliquer devant les membres de la mission parlementaire d'enquête sur l'attentat de Karachi. Une audition en forme de défense : « Jamais, affirme alors l'ancien Premier ministre, je n'ai été informé de l'octroi de commissions ».
Edouard Balladur s'avoue également « perplexe » sur le lien supposé entre l'arrêt du versement d'une partie des commissions en 1995 et l'attentat en 2002. « On a du mal, souligne-t-il, à s'expliquer qu'un motif de cet ordre puisse entraîner 6 ans après et par mesure de rétorsion, l'assassinat de 11 Français ».
L'ancien Premier ministre nie également, par ailleurs, l'existence d'éventuelles rétrocommissions qui auraient permis de financer sa campagne présidentielle en 1995. Les fonds, soient 13 millions d'euros, « provenaient de collectes » et « de la contribution personnelle de partisans », affirme ainsi Edouard Balladur.
Depuis cette audition au printemps dernier l'ancien Premier ministre a refusé de s'exprimer sur cette affaire alors même que le 25 novembre un autre ancien Premier ministre, Dominique de Villepin, a, lui, confirmé devant la justice ses soupçons de financements via des rétrocommissions « de tel ou tel parti soutenant la majorité d'Edouard Balladur à la veille de la présidentielle de 1995 ».