L'audition au palais de justice de Paris a été rapide, deux heures à peine et comme il l'avait fait devant le juge Van Ruymbeke, Dominique de Villepin a nié tout lien entre l'attentat de Karachi en 2002 et l'arrêt du versement de commissions sur la vente de sous-marins au Pakistan, sept ans plus tôt. L'ancien Premier ministre a évoqué l'écart de temps et surtout le fait que l'essentiel des commissions destinées à des Pakistanais avait été payées.
Pourtant, en toile de fond de ce dossier criminel le juge Trévidic suit depuis des mois la piste de la vengeance. Il examine la possibilité d'une corruption, en marge de la vente de sous-marins français au Pakistan, qui aurait mal tourné et qui se serait conclue par l'assassinat de techniciens français. D'ailleurs plusieurs documents et témoignages versés à l'enquête évoquent cette éventualité.
Dominique de Villepin a d'ailleurs confirmé à la justice qu'en 1995, Jacques Chirac avait ordonné l'arrêt du paiement de commissions qui auraient pu générer des rétrocommissions destinées à financer les activités politiques de son rival, Edouard Balladur.
Un autre contrat conclu en 1994 par le gouvernement d'Edouard Balladur, cette fois avec l'Arabie Saoudite pour la vente de frégates, intéresse également la justice. Le juge Van Ruymbeke vient de demander au parquet de Paris d'élargir son enquête à ce contrat, baptisé Sawari 2.