C'est la thèse sur laquelle enquête, avec difficultés, le juge Van Ruymbeke. En 1995, quand Jacques Chirac est élu (Dominique de Villepin, lui, devient le Secrétaire général de l'Elysée), il soupçonne un système de corruption mis en place à l'occasion de la vente de plusieurs sous-marins français au Pakistan.
Des commissions sont versées à plusieurs intermédiaires, et en échange, selon le témoignage de l'ancien ministre de la Défense Charles Millon, des rétrocommissions auraient été versées pour financer la campagne présidentielle d'Edouard Balladur.
Une plainte pour connaître la vérité
Jacques Chirac, qui vient de battre son ex-ami de trente ans, décide alors d'arrêter le versement des commissions (et du coup, des rétrocommissions). Et l'attentat, six ans plus tard, serait une vengeance des intermédiaires. D'où la plainte des proches des victimes contre Jacques Chirac et Dominique de Villepin, pour connaitre la vérité.
Impossible de porter plainte en revanche contre Nicolas Sarkozy, dont le nom apparait à plusieurs reprises dans le dossier (il était à la fois le ministre du Budget et le porte-parole de la campagne d'Edouard Balladur). Le chef de l'Etat est en effet protégé tant qu'il est au pouvoir.
Interrogé sur le sujet il y a quelques mois, Nicolas Sarkozy s'était contenté d'évoquer « une fable ». Mais pour le socialiste Jean-Christophe Cambadélis, l'affaire Karachi risque d'être pour Sarkozy ce que fut l'affaire des diamants offerts par Bokassa à Giscard, une affaire qui avait pourri la fin de son septennat.