A peine reconduit dans ses fonctions, François Fillon a indiqué dans un communiqué sa volonté de poursuivre les réformes en s'engageant « avec détermination dans une nouvelle étape ». Cela avec quatre objectifs : « Le renforcement de la croissance, l'emploi, la promotion des solidarités et la sécurité de tous les Français », voilà clairement annoncée l'ébauche d'un véritable programme pour la dernière partie du quinquennat, avant la présidentielle de 2012. Et voilà surtout François Fillon devenu l'homme incontournable de cette mandature qui pourrait d'ailleurs devenir le seul et unique Premier ministre du quinquennat.
C'est pour lui une sacrée revanche, après 3 ans et demi passés dans l'ombre de l'« hyperprésident » Sarkozy, le président qui n'avait pas hésité à le traiter de simple « collaborateur » en tout début de quinquennat. Alors qu'il flirte avec les plus bas dans les sondages, Nicolas Sarkozy a donc choisi de garder un Premier ministre qui a fait ses preuves, qui s'est forgé ces dernières années une image d'homme rigoureux et qui jouit d'une vraie popularité au sein de la majorité.
Le président n'a ainsi pas suivi ceux qui, comme l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, jugeait nécessaire l'arrivée d'un nouveau Premier ministre pour incarner la nouvelle étape du quinquennat. Exit donc la candidature du centriste, ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo. Reste à savoir maintenant si le nouveau gouvernement, annoncé comme « resserré »et « féminisé » pourra à lui seul incarner un nouveau soufle et, surtout, si Jean-Louis Borloo y trouvera sa place.