Décidément, ce remaniement aura été marqué du sceau de l'originalité de bout en bout. Annoncé à l'avance, avant l'été, par le président de la République lui-même, il a ressemblé à un feuilleton à suspense au cours duquel des ministres en sursis ont retenu leur souffle des mois durant et les premiers ministrables - François Fillon et Jean-Louis Borloo en tête - ont mené campagne. Une situation inédite.
Et pour finir, Nicolas Sarkozy a choisi d'accélérer le rythme dans la dernière ligne droite et de procéder en deux temps : l'annonce de la démission du gouvernement samedi soir, la nomination du nouveau Premier ministre vraisemblablement ce dimanche. En plein week-end. Une manière de reprendre l'initiative et d'avoir un coup politique d'avance.
La deuxième séquence du quinquennat commence donc maintenant. Et elle est importante pour Nicolas Sarkozy s'il désire se représenter à l'élection présidentielle de 2012. Il doit envoyer un message d'autant plus fort que l'attente a été longue. Le choix du nouveau chef du gouvernement sera de ce point de vue déterminant. Et le maintien probable de François Fillon qui a été reçu deux fois à l'Elysée samedi, pourrait alors signifier que le chef de l'Etat veut maintenir la barre des réformes.