L'affaire Bettencourt ne cesse de faire des petits. A l'origine simple différent familial, le dossier était déjà devenu très politique avec la mise en cause du ministre du Travail, ex-trésorier de l'UMP, Eric Woerth. Aujourd'hui le front politico-judiciaire s'élargit encore avec un nouveau bras de fer qui oppose cette fois-ci la presse à l'Elysée.
Jeudi 4 novembre, deux journalistes de Mediapart, enquêtant sur l'affaire Woerth-Bettencourt, ont affirmé avoir été pistés et géolocalisés par les services secrets. Le site d'information en ligne désigne alors Claude Guéant comme le superviseur de ces opérations de surveillance.
Ces nouvelles révélations ne font qu'envenimer un climat déjà tendu entre l'exécutif et les journalistes. Car elles font suite aux vols d'ordinateurs de journalistes du Monde et du Point qui eux aussi enquêtaient sur l'affaire Bettencourt.
Le secrétaire général de l'Elysée opte donc pour la contre-attaque brutale, tout comme Bernard Squarcini, le directeur du contre espionnage. Tous deux portent plainte avec citation directe. « C'est l'hopital qui se fout de la charité », réagit vivement Edwy Plenel, le patron de Mediapart. L'affaire se réglera désormais, d'ici quelques mois, devant les tribunaux.
Pourtant, et on peut s'en étonner, le Canard Enchainé, qui lui aussi accuse l'Elysée d'espionner certains journalistes, n'est pour le moment pas concerné par ces plaintes pour diffamation.