Dans l’affaire Bettencourt, la loi protégeant le secret des sources des journalistes a déjà été bafouée à au moins deux reprises par les autorités qui n’ont pas hésité à éplucher les relevés téléphoniques de plusieurs enquêteurs pour savoir qui les informer. Ces mêmes investigateurs de la presse française sont désormais victimes de vols.
Lundi dernier, le journaliste du Monde, Gérard Davet, a indiqué que son domicile avait été visité et que son ordinateur avait été dérobé. Mardi, c'est au tour de l'hebdomadaire Le Point d'annoncer le vol de deux ordinateurs. Enfin hier, Mediapart a révélé qu'il avait été la cible d'un vol sans effraction.
Dans le contexte de l'affaire Bettencourt, il ne peut s'agir de trois actions isolées, commente Jean-Pierre Mignard, l'avocat de Mediapart : « Je fais simplement le constat que les cibles sont identiques et que le mode opératoire est le même. Nous n’avons vraisemblablement pas affaire à une succession d’actions isolées, mais sans doute à une opération collective. A partir de là, je suis bien incapable de dire qui peut être derrière cela ».
Les journalistes du site Mediapart sont aujourd'hui persuadés d'une chose : ces vols ressemblent à un avertissement destiné à leurs interlocuteurs, dans le but de tarir les sources des journalistes.