Le procureur de Nanterre Philippe Courroye, qui pilote la très sensible enquête préliminaire sur l'affaire Bettencourt n'a jamais accepté qu'Isabelle Prévost-Desprez mène une enquête parallèle. En juillet dernier, la magistrate a renvoyé sine die le procès Banier et elle a ordonné un supplément d'information sur le volet abus de faiblesse.
Isabelle Prévost-Desprez a entendu tous les protagonistes, elle a multiplié les perquisitions. Ainsi le 1er septembre, elle s'est rendue dans l'hôtel particulier de Liliane Bettencourt allant jusqu'à forcer ses coffres. Les détails de cette perquisition se sont immédiatement retrouvés dans la presse.
Georges Kiejman, l'avocat de Lilianne Bettencourt a alors porté plainte pour violation du secret de l'instruction. Le procureur Courroye s'appuie aujourd'hui sur cette plainte pour prouver qu'Isabelle Prévost-Desprez parlait à la presse. Et pour le prouver le procureur a chargé la police d'examiner les relevés téléphoniques des journalistes qui ont publié l'information. Preuve à l'appui il espère ainsi obtenir le dessaisissement de la juge. Un problème cependant, la méthode utilisé par le procureur Courroye: car en faisant éplucher ces relevés téléphoniques, il a violé la loi qui garantit le secret des sources des journalistes.