Difficile, très difficile en ce moment, d'échapper à Jean-Louis Borloo. Quand son nom a commencé à être cité pour le poste de Premier ministre, on s'est surtout focalisé sur ses bonnes résolutions en matière d'hygiène de vie et sur sa coupe de cheveux plus disciplinée.
Depuis quelques jours et la baisse d'intensité du conflit sur la réforme des retraites, c'est un homme avec un programme qui fait la tournée des médias. Dimanche, sur Canal +, il mettait en avant son profil centriste, son attachement à la cohésion et à la justice sociale, expliquant que la France en avait maintenant besoin.
Ce matin, 2 novembre 2010, dans le journal Le Parisien, Jean-Louis Borloo parle de sa capacité à réformer et de sa méthode de dialogue, celle du « Grenelle de l'environnement » qui peut, selon lui, s'adapter à de nombreux domaines comme par exemple la fiscalité, prochain grand chantier annoncé par l'Elysée.
Une offensive tous azimuts dont on a du mal à croire qu'elle ne soit pas coordonnée avec la présidence dans la perspective d'une nomination à Matignon, à la fois pour tester la réaction de l'opinion et pour tirer un trait sur la crise de l'essence, pendant laquelle le ministre de l'Energie s'était montré très rassurant alors qu'il le reconnaît aujourd'hui, la France est passé à quelques heures d'une paralysie totale.