C'est dans une ambiance particulièrement électrique que la réforme des retraites a été définitivement adoptée, dans un brouhaha survolté comme les députés en ont le secret et, après 65 heures de débats à l'Assemblée nationale, 140 heures au Sénat, les esprits ont eu l'occasion de s'échauffer.
A gauche, les explications de vote ont été virulentes, avec des mots comme « forfaiture, humiliation, irresponsabilité » ou « injustice », tandis qu'à droite on a stigmatisé l'archaïsme de l'opposition. Une opposition défaite au Parlement, mais qui ne baisse pas les bras.
Alors que l'Elysée table sur une promulgation du texte à la mi-novembre, les socialistes vont déposer un recours devant le Conseil constitutionnel, et la mobilisation se poursuit avec des grèves et des manifestations ce jeudi 28 octobre, en plus d'une autre journée déjà programmée le 6 novembre.
Mais au gouvernement, on pense que les Français sont légitimistes et que le mouvement social devrait désormais s'essouffler. « La loi de la République doit désormais être acceptée par tous », a fait savoir le Premier ministre François Fillon. Mais pour l'opposition, au contraire, la fin des débats, ce n'est pas la fin du match. Et c'est déjà une certitude à gauche : les retraites seront l'un des grands sujets de la présidentielle en 2012.