Nicolas Sarkozy s'irritait... Son bras droit à l'Elysée, Claude Guéant, dénonçait même dans la presse « des manœuvres dilatoires » de la part des sénateurs. Résultat, après 126 heures de débat sur treize jours, le gouvernement demande le vote bloqué, c'est prévu par la Constitution, et ça permet de mettre un terme à une discussion que l'opposition souhaitait voir se poursuivre jusqu'à la semaine prochaine.
Dans ces conditions, la loi pourrait être votée vendredi 22 octobre, avec l'espoir pour le pouvoir de couper l'herbe sous les pieds des manifestants. Quitte à provoquer l'effet inverse : radicaliser encore un peu plus la détermination des grévistes et des manifestants.
Coup de force
Martine Aubry dénonce ce jeudi soir « le coup de force permanent » de Nicolas Sarkozy (on se souvient déjà des conditions particulièrement tendues dans lesquelles le vote à l'Assemblée avait été organisé il y a un mois).
L'intersyndicale, elle, a décidé de deux nouvelles journées de mobilisation. Mais dès mardi prochain, l'Assemblée nationale devrait adopter définitivement la réforme des retraites. Et dans la foulée, Nicolas Sarkozy devrait célébrer en direct à la télévision l'adoption de sa réforme, qu'il appelle « la mère de toutes les batailles ». Sauf que si les syndicats et l'opposition ont perdu une bataille, la bataille parlementaire, eh bien tout porte à croire que la guerre, elle, n'est pas terminée...