Retraites : face à la radicalisation, Nicolas Sarkozy reprend la main

Le président français Nicolas Sarkozy a ordonné ce mercredi 20 octobre, en conseil des ministres, le déblocage de tous les dépôts de carburant occupés par des opposants à la réforme des retraites, dont il a assuré mercredi qu'elle ira à son terme, en dépit d'une contestation très forte, parfois entachée de violences. Nicolas Sarkozy qui joue gros politiquement surveille de près l'évolution du mouvement social et la radicalisation de certaines actions.

Face à la radicalisation du mouvement de contestation, chaque jour maintenant Nicolas Sarkozy martèle le même message de fermeté : « la réforme ira à son terme ». Avec une préoccupation toute particulière ces derniers jours : le carburant - et les menaces de pénurie, à la veille des vacances de la Toussaint ( le calcul politique n'est bien sûr pas très loin).

Le président se pose en garant du respect de l'ordre républicain... Ce mercredi matin en conseil des ministres, il a ainsi déploré « les désordres » suscités par les blocages de dépôts en estimant « qu'ils constituaient une injustice » à l'endroit de « la majorité des Français qui souhaitent pouvoir continuer à travailler et à circuler librement ». « Certaines limites ne doivent pas être franchies », a tranché Nicolas Sarkozy qui a ainsi ordonné le déblocage de l'ensemble des dépôts de carburant occupés par les opposants à la réforme.

Inflexible, le président maintient donc le cap en faisant toujours le pari d'un essoufflement de la mobilisation avec l'arrivée des vacances et l'adoption de la réforme prévue pour cette fin de semaine.

François Fillon est monté plusieurs fois au créneau

La veille déjà, le président avait organisé à l'Elysée une réunion de ses principaux ministres après la nouvelle journée de protestation contre la réforme des retraites qui a réuni entre 1,1 million et 3,5 millions de manifestants dans les rues de France.

A l'Elysée, on ne veut pas parler de réunion de crise. Même si à peine rentré du sommet franco-germano-russe, qui se tenait à Deauville, le président de la République a demandé au chef du gouvernement François Fillon et à ses principaux ministres notamment Brice Hortefeux, Eric Woerth et Jean-Louis Borloo de venir faire le point sur la situation à l'issue d'une nouvelle journée de manifestation contre la réforme des retraites.

Et pourtant, face à la radicalisation de certaines actions, notamment le blocage des raffineries et surtout les violences en marge des défilés de lycéens, Nicolas Sarkozy a visiblement décidé de reprendre l'initiative.

L'approvisionnement pétrolier et l'ordre public, deux sujets qui ne figuraient pas à l'ordre du jour du Conseil des ministres de mercredi, ont d'ailleurs été rajoutés dans la soirée, nouveau signe de la volonté du chef de l'Etat de ne pas laisser la situation se détériorer, après les interventions de François Fillon, monté plusieurs fois au créneau sur ces thèmes depuis quelques jours.

Ferme sur l'objectif, c'est-à-dire faire passer coûte que coûte la réforme des retraites malgré le mouvement social, Nicolas Sarkozy veut aussi montrer qu'il est ferme face aux débordements qui mettent en cause la sécurité ou la vie quotidienne des Français.

 

 

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