En France, le procès de Jacques Chirac reporté au printemps 2011

Le procès de Jacques Chirac pour « détournement de fonds publics » et « abus de confiance » dans l'affaire dite des emplois fictifs de la mairie de Paris, prévu au départ en novembre, se tiendra finalement du 7 mars au 8 avril 2011. Ce report devrait permettre de joindre une autre affaire instruite à Nanterre concernant sept emplois présumés fictifs, toujours en cours. Jacques Chirac va aborder ce procès, avec plus de sérénité, puisqu'à la suite d'un accord conclu avec la ville de Paris pour permettre son indemnisation préalable, celle-ci s'est retirée en tant que partie civile.

Pour certains, l'accord conclu avec la Ville de Paris en vertu duquel Jacques Chirac et l'UMP s'engagent à rembourser la mairie à hauteur de 2,2 millions d'euros, représente un aveu de culpabilité. Un arrangement entre puissants destiné à épargner l'ancien chef de l'Etat, rattrapé par l'affaire dites des « emplois fictifs » après avoir été protégé par son statut pendant la durée de ses deux mandats.

Quelle que soit l'interprétation, il est vrai que cet accord qui -en échange d'une indemnisation totale pour le préjudice subi prévoit que la ville renonce à se constituer partie civile-, aboutit à organiser un procès sans le principal plaignant. Des contribuables parisiens envisageraient néanmoins de se porter partie civile de leur côté. Et surtout, le parquet ayant annoncé son intention de requérir la relaxe, la probabilité d'une condamnation, toujours possible, semble avoir fortement diminué dans un procès sans accusation.

Il n'en demeure pas moins qu'il s'agit d'un moment symbolique puisque ce sera la première fois en France qu'un ancien chef de l'Etat comparaît en justice. Une véritable épreuve pour un Jacques Chirac que l'on dit affaibli et qui, même s'il a toujours affirmé qu'il se présenterait devant les juges, pourrait, si son état de santé le nécessitait, ne pas être présent aux audiences.

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