Le Conseil municipal de Paris a accepté ce lundi 27 septembre 2010, l'accord d'indemnisation controversé entre la mairie socialiste, le parti de droite UMP et Jacques Chirac, qui devrait considérablement alléger les ennuis judiciaires de l'ancien président français.
Renvoyé en correctionnelle en 2009, Jacques Chirac, 77 ans doit être jugé pour « détournements de fonds publics » et « abus de confiance » pour 21 emplois de complaisance à son cabinet lorsqu'il était maire de Paris, entre 1977 et 1995. Le procès doit se tenir en fin d'année ou début 2011.
La mairie de Paris, dirigée par le socialiste Bertrand Delanoë, a accepté de retirer sa constitution de partie civile en vertu d'un accord financier qui prévoit un remboursement du préjudice, à hauteur de 2,2 millions d'euros, dont 1,65 million sera acquitté par l'UMP et 550 000 euros par Jacques Chirac lui-même.
Jacques Chirac se trouve ainsi dans une position plus favorable et devrait aborder son procès plus sereinement. Lors de ce procès, il fera face à un banc des victimes déserté, en plus d'une accusation passive, le parquet ayant requis un non-lieu dans la procédure.
Bertrand Delanoë estime, lui, avoir défendu les intérêts de ses administrés et l'a encore fait valoir avant le scrutin. Le maire socialiste a justifié son choix d'accepter ce remboursement avant le procès. Ce qui a provoqué des remous jusque dans son parti. Pour lui, la ville n'a jamais cessé de poursuivre le même « triple objectif : vérité, reconnaissance des faits, réparation ».
« L'équipe que je dirige obtient aujourd'hui la réparation à laquelle aspiraient légitimement les Parisiens. En leur nom, je vous demande d'en prendre acte et d'approuver ce protocole d'indemnisation », a-t-il ajouté .
En tout, 147 élus de Paris ont voté pour l'accord et 13, principalement écologistes, ont voté contre. Avant le vote, le conseiller écologiste Yves Contassot, a justifié l'attitude de son groupe, opposé à l'accord, au nom de l’«éthique» et de la «morale» en politique.
Cette adoption massive illustre le consensus entre la majorité et l'opposition emmenée par l'UMP, le parti de l'ancien chef de l'Etat dont les instances dirigeantes ont accepté il y a trois semaines d'assumer les trois quarts de l'indemnisation.
Avec AFP