Brice Hortefeux préfère le droit des victimes au droit des délinquants. Dans Le Figaro Magazine, il s'en prend violemment aux magistrats. Et particulièrement aux juges des libertés et de la détention, bien trop laxistes à ses yeux et qui sont un frein à la mise en application de la nouvelle politique sécuritaire dictée par l'Elysée. Pour les sermonner, il prend exemple de certains faits divers, comme le meurtre de Natacha Mougel par un homme qui avait bénéficié d'une libération conditionnelle, ou encore du braqueur présumé du casino d'Uriage laissé en liberté sous contrôle judiciaire.
Le ministre de l'Intérieur souhaite donc que l'on change de système. Ainsi, il propose que pour les crimes, les juges des libertés et de la détention soient remplacés par un jury populaire. Il se dit également favorable à l'élection des présidents des tribunaux correctionnels. Il se prononce aussi pour l'abrogation de la disposition permettant d'aménager, en semi liberté, toute peine inférieure à deux ans de prison ferme. Une proposition étonnante, puisque cette disposition a été adoptée par le Parlement il y a quelques mois pour résoudre le problème aigu de la surpopulation carcérale. « Propositions affligeantes », rétorquent unanimement les syndicats de magistrats, qui préfèrent répondre à ces déclarations par le mépris.