Ras-le-bol général. Magistrats, avocats, gardiens de prison sont à bout. Tous demandent des moyens supplémentaires pour faire fonctionner le système judiciaire le plus pauvre d'Europe. La vingtaine d'organisations syndicales du monde judiciaire, qui appellent à la mobilisation mardi 9 mars, soulignent d'ailleurs que le Conseil de l'Europe classe la France pour son effort en faveur de la Justice au 35e rang sur 43.
Mais cet appel à manifester se focalise aussi sur la réforme de la procédure pénale lancée par la ministre de la Justice. Et notamment sur la suppression programmée du juge d'instruction. Les magistrats soupçonnent le pouvoir de vouloir mettre les juges sous tutelle et d'étouffer ainsi les affaires les plus sensibles.
Les syndicats disent ne pas croire en la concertation annoncée pour deux mois par la ministre Michel Alliot-Marie, qui a déclaré que la suppression du juge d'instruction et le maintien du lien entre le parquet et le pouvoir politique n'étaient pas négociables.
Le projet de réforme de la procédure pénale devrait être présenté au Parlement au début de l'été. D'ici là, le bras de fer entre la garde des Sceaux et le personnel de la Justice promet d'être sévère.