Même s'il avait, il y a quelques jours, reconnu qu'il pouvait y avoir des différences entre lui et Nicolas Sarkozy, sur le dossier des retraites, François Fillon a tenu à réaffirmer son soutien total à la politique présidentielle. « Ce que je veux vous dire ce soir, c’est que toutes les mesures que nous vous proposons sont des mesures que je soutiens, que je porte, et si ça n’avait pas été le cas, je ne serais pas devant vous ce soir pour les défendre».
Le Premier ministre a donc tenu le rôle qui lui était dévolu dans la stratégie de communication définie par l'Elysée, à savoir expliquer aux Français les motivations et les contraintes de la réforme des retraites, à la place d'un Eric Woerth empêtré dans l'affaire Bettencourt.
Et sans contradicteur puisque les autres intervenants se sont exprimés après lui. Un exercice qui n'a pas convaincu le leader de la CGT Bernard Thibault : «Je ne vois pas en quoi il y aurait quelque chose de nouveau ce soir puisque c’est le président de la République qui, par le menu détail, dicte… J’ai remarqué un Premier ministre qui ne m’apparaît pas fondamentalement convaincu de la démonstration qu’il s’efforce de faire».
Et pourtant à entendre François Fillon, il ne se sent pas en porte-à-faux : « Je fais ce que je crois juste donc c’est normal que cela me rende détendu». Le Premier ministre a une tâche à accomplir et officiellement il n'a pas d'état d'âme. «On a devant nous, avec le gouvernement, une réforme des retraites, une loi sur la sécurité, un budget, une réforme des collectivités locales… voilà, c’est notre horizon, c’est mon horizon, c’est l’horizon du gouvernement». Un horizon dans lequel figure aussi un remaniement.