C’est dans les environs de Dhamar, à une centaine de kilomètres de Sanaa, que les deux jeunes hommes avaient été interpelés, il y a environ cinq mois. Ils auraient été appréhendés alors qu’ils « s’amusaient » au tir dans les montagnes, une activité encore largement répandue au Yémen. Un habitant des environs, témoin de la scène, les aurait dénoncé à la police. Peu habitué à voir des étrangers manier les armes, l’homme croyait que les jeunes gens appartenaient à l'organisation terroriste al-Qaïda. Une supposition peu vraisemblable, car les membres de la nébuleuse terroriste n’ont pas pour habitude de s’entrainer en public.
Le pays multiplie les arrestations
Agés d’une vingtaine d’années, les Français sont tous les deux musulmans, et étudiaient l’islam dans une école religieuse du pays. Des profils recherchés par l’Etat yéménite dans sa lutte contre le terrorisme. Depuis l’attentat manqué sur un vol Amsterdam détroit le 25 décembre 2009, par un Nigérian qui avait étudié l’arabe au Yémen, le pays multiplie les arrestations d’étudiants étrangers.
Une soixantaine d'étrangers arrêtés
Pressé par Washington, qui a donné plus de 100 000 millions de dollars au Yémen pour l’aider à combattre le terrorisme, le pays a des obligations de résultats.
Depuis février, une soixantaine d’étranger ont été arrêtés, mais pas un seul n’a été reconnu coupable de quelconque lien avec al-Qaïda. Après un passage par la prison de la sécurité politique de Sanaa, les deux garçons se trouvent à présent dans la prison de Dhamar, en attente de leur jugement, toujours privés d’avocat. Ce n’est pas la première fois que des Français sont détenus au Yémen. Début juillet, Jeremy Witter, étudiant en arabe à Sanaa, avait retrouvé la France après deux mois de détention.