Trop optimistes. Les autorités françaises se sont finalement ralliées à l’avis de nombreux experts internationaux. Elles ont revu la prévision de croissance pour 2011 à la baisse : 2% contre 2,5% auparavant. Mais « quel que soit le niveau de la croissance, la réduction du déficit public à 6% du PIB (…) constitue un objectif majeur », affirme l’Elysée dans un communiqué publié à l’issue d’une réunion, vendredi 20 août, entre Nicolas Sarkozy, le Premier ministre François Fillon, la ministre de l’Economie Christine Lagarde et son collègue chargé du Budget, François Baroin.
Soucieux de montrer un exécutif au travail même durant les vacances, Nicolas Sarkozy avait convoqué un mini-conseil des ministres au Fort de Brégançon, la résidence d’été des présidents de la République française, dans le sud du pays. A l’issue de trois heures d’entretien, l’Elysée a publié un communiqué avec peu d’annonces au final.
10 milliards d’euros de niches fiscales supprimées
Afin de réduire le déficit public de la France en 2011, 10 milliards d’euros de niches fiscales et sociales seront supprimées à l’automne. Le gouvernement avait avancé une fourchette comprise entre 8,5 et 10 milliards d’euros ; c’est donc l’hypothèse haute qui a été retenue par Nicolas Sarkozy.
En revanche, l’Elysée ne donne aucune précision sur les niches visées, ces exonérations d’impôts ou de cotisations qui bénéficient à un certains nombre de particuliers ou d’entreprises et qui constituent un manque à gagner de plusieurs dizaines de milliards d’euros par an, pour l’Etat. Le sujet est sensible. La suppression de tel ou tel avantage risque d’être impopulaire.
Côté dépenses publiques, le communiqué de l’Elysée se contente d’énumérer les mesures d’économies déjà annoncées ces derniers mois : dépenses de l’Etat gelées sur les trois prochaines années, non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, pas d’augmentation pour les fonctionnaires en 2011. Les dépenses d’assurance maladie seront aussi progressivement réduites.
En réalisant des économies et en trouvant de nouvelles ressources grâce à la suppression de certaines niches fiscales et sociales, l’Etat espère pouvoir réduire son déficit public. Mais cela sera-t-il suffisant ? L’Elysée rappelle qu’il n’est pas question d’augmenter l’impôt sur le revenu, de toucher à la TVA ou à l’impôt sur les sociétés.