Il aura fallu quarante-huit heures à Martine Aubry pour réagir au discours de Grenoble par le biais d’un communiqué envoyé depuis ses vacances. La patronne du PS y fustige l’outrance verbale de Nicolas Sarkozy et une « dérive antirépublicaine qui abîme la France ». « Notre République est en train de pourrir par le sommet », disait de son côté dès vendredi 30 juillet Ségolène Royal.
Alors, en service après-vente du discours de Grenoble, l’UMP n’a pas tardé à réagir. Pour Xavier Bertrand, « Martine Aubry et le PS ne sont ni compétents, ni crédibles pour parler sécurité ». Le porte-parole du parti, Frédéric Lefebvre, allant même jusqu'à prétendre que les socialistes défendent les Roms délinquants et l’immigration irrégulière.
Après la déclaration de guerre de Nicolas Sarkozy contre les voyous, voici donc la guerre des communiqués qui permet de parler un peu moins de l’affaire Woerth-Bettencourt, et qui prépare la mère de toutes les batailles : la présidentielle.
L’angélisme et la naïveté supposée de la gauche sur la sécurité, le chef de l’Etat en a fait son miel à Grenoble en pensant forcément à Lionel Jospin et son élimination surprise en 2002. Et aujourd’hui, deux ans avant l’échéance, Nicolas Sarkozy est déjà en campagne.