« La nationalité doit pouvoir être retirée à toute personne d'origine étrangère qui aurait volontairement porté atteinte à la vie d'un fonctionnaire de police, d'un militaire de la gendarmerie ou de toute autre personne dépositaire de l'autorité publique », a déclaré le chef de l'Etat dans cette ville qui fut le théâtre à la mi-juillet de graves violences, des délinquants ayant tiré sur la police après la mort d'un braqueur.
Des « tirs à balles réelles », a répété à l'envi M. Sarkozy, qui s'exprimait à la préfecture à l'occasion de l'installation officielle du nouveau préfet de l'Isère Eric Le Douaron, ancien haut gradé de la police.
Le chef de l'Etat a souhaité aussi « que l'acquisition de la nationalité française par un mineur délinquant au moment de sa majorité ne soit plus automatique ».
Entouré des ministres Michèle Alliot-Marie (Justice) et Brice Hortefeux (Intérieur), il a déclaré vouloir étendre « dès le 7 septembre », date de la rentrée parlementaire, les peines plancher « à toutes les formes aggravées c'est-à-dire notamment les violences sur des personnes dépositaires d'une autorité publique » et plus seulement aux récidivistes.
« L'instauration d'une peine de prison incompressible de trente ans pour les assassins de policiers ou de gendarmes sera discutée au Parlement dès la rentrée », a-t-il aussi annoncé.
« Je souhaite que les magistrats puissent condamner automatiquement les multirécidivistes au bracelet électronique pendant quelques années après l'exécution de leur peine », a-t-il poursuivi.
« La guerre que j'ai décidé d'engager contre les trafiquants, contre les voyous, vaut pour plusieurs années (…) c'est une guerre nationale », a-t-il asséné, se disant persuadé d'obtenir le soutien d'« hommes et de femmes de bonne volonté » issus de tous les partis.
Parlant d'une « immigration insuffisamment régulée depuis cinquante ans » et de l'«échec» de l'intégration il a exprimé le vœu que l'on « évalue les droits et prestations auxquelles ont aujourd'hui accès les étrangers en situation irrégulière ». Avant de rappeler la nécessité de combattre les comportements hors-la-loi de certains Roms.
Le chef de l'Etat a aussi justifié la nomination de policiers à des postes de préfet, en Seine-Saint-Denis en avril puis en Isère ce mois-ci.
Il a défendu l'action des forces de l'ordre dans le cadre du braquage d'un casino en Isère et de ses suites: « Les policiers ont riposté en état de légitime défense (...) ont fait leur devoir. J'appelle chacun à ne pas confondre les délinquants, les victimes et les forces de l'ordre ». « Il n'y a rien à reprocher » aux forces de l'ordre, a-t-il insisté.
Le 16 juillet, Karim Boudouda, 27 ans, et un complice avaient braqué le casino d'Uriage-les-Bains avant de se faire prendre en chasse par la police jusqu'à Grenoble. Au terme de cette course-poursuite, Boudouda avait été tué lors d'un échange de tirs avec les hommes de la BAC sur lesquels il avait ouvert le feu en premier avec un fusil-mitrailleur. Sa mort avait donné lieu à trois nuits de violences urbaines dans son quartier de la Villeneuve à Grenoble.