Avec notre envoyée spéciale à Bordes, Véronique Rigolet
Ils sont à nouveau réunis sous les flashs des photographes. Et c’est François Bayrou qui s’est approché le premier pour serrer la main de Nicolas Sarkozy. Après des années d’attaques au vitriol, c’est côte à côte que les deux hommes visitent l’usine Turbomeca. Véritable mise en scène de la réconciliation, le président s’en amuse devant les ouvriers : « Je ne suis pas sûr que tous les journalistes –que je remercie d’être présents- sont exclusivement passionnés par l’avenir de la dernière turbine ».
Nicolas Sarkozy et François Bayrou se sont vus deux fois ces dernières semaines à l’Elysée. Le dialogue a repris au nom de l’unité nationale face à la crise. C’est essentiel, explique aux ouvriers le président Sarkozy : « Quand on tend la main à l’autre, ce n’est pas une preuve de faiblesse. C’est au contraire une question de courage et de force. Pour nos compatriotes qui souffrent tant de la crise, c’est plutôt rassurant de voir des gens différents capables de s’additionner ».
François Bayrou a la tête dure
Une main tendue qui redonne un peu d’oxygène au leader centriste totalement isolé après sa débâcle aux régionales. Le président, lui, souhaite s’en faire un allié pour la présidentielle de 2012. François Bayrou est tenté mais prévient qu’il tient de ces ancêtres béarnais le goût de l’indépendance : « On nous définit comme dans un nom béarnais qui est capbourrut, ça veut dire 'la tête dure'. C’est dire que ce mélange fait des femmes et des hommes qui ne sont pas en même temps très sensibles aux manœuvres ».
Pas sensibles aux manœuvres, François Bayrou certes, mais visiblement prêt désormais à composer avec Nicolas Sarkozy.