En France, Hortefeux en rajoute sur les possibilités de déchéance de nationalité

Dans un entretien au journal Le Parisien Aujourd'hui en France, le ministre de l'Intérieur annonce qu'il veut étendre les possibilités de déchéance de nationalité aux cas d'excision, de traite d'êtres humains ou d'« actes de délinquance grave ». Deux jours après le discours de Nicolas Sarkozy à Grenoble on assiste à une surenchère de mesures.

C'est sans doute le signe que la sécurité va devenir l'élément central de la politique de Nicolas Sarkozy jusqu'en 2012. De nouvelles propositions ce week-end viennent « enrichir » le discours particulièrement musclé de Grenoble. De la part d'un député d'abord, Eric Ciotti, que Nicolas Sarkozy a félicité à Grenoble pour sa proposition de loi prévoyant la suspension des allocations familiales en cas d'absentéisme scolaire.

Le « Monsieur sécurité de l'UMP » aujourd'hui veut aller plus loin dans « la responsabilisation des parents » : jusqu'à deux ans de prison pour les parents de délinquants condamnés qui ne respecteraient pas leur contrôle judiciaire.

Et puis il y a ce qu'il faut bien appeler une obsession autour de la nationalité française. La déchéance de la nationalité contre les meutriers de policier, annoncée à Grenoble, serait étendue aux cas de polygamie, d'excision, ou de traite humaine... Un dispositif, de fait, spécifiquement dirigé contre les Français d'origine étrangère. Ce qui pourrait poser des problèmes d'égalité devant la loi, selon l'avis de nombreux juristes.

Mais le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, est convaincu que quelques amendements suffiront pour compléter les deux lois (sur la sécurité et sur l'immigration) déjà programmées devant le Parlement à la rentrée. Quant à Xavier Bertrand, le patron de l'UMP, il stigmatise « les faux experts » et les « bien pensants ». La majorité prétend incarner le peuple contre les élites. Pour l'opposition, cela s'appelle tout simplement du « populisme ».

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