Voilà qui est fait, Eric Woerth abandonne ses fonctions de trésorier du parti majoritaire. Deux anciens Premiers ministres, Alain Juppé et Jean-Pierre Raffarin, le lui conseillaient déjà la semaine dernière. Eric Woerth, lui-même, l'évoquait hier matin, 12 juillet 2010, sur l'antenne d'Europe 1 et Nicolas Sarkozy le lui conseillait expressément hier soir lors de son intervention télévisée.
Au coeur de la polémique sur un possible conflit d'intérêts dans l'affaire Bettencourt, Eric Woerth, pressé de toute part depuis des semaines, par l'opposition comme par la majorité, s'est résolu à se concentrer exclusivement sur la réforme des retraites, comme le lui a demandé Nicolas Sarkozy.
Faire baisser la pression
Pour François Hollande, cette démission est un « aveu » qu'un soupçon de conflit d'intérêt pesait sur Eric Woerth. « Si le président lui a demandé de ne plus être le trésorier de l'UMP, c'est qu'avoir été trésorier du parti majoritaire et ministre du Budget posait visiblement un problème et notamment une suspicion », ajoute l'ancien Premier secrétaire du Parti socialiste.
Avec cette démission, le chef de l'Etat espère ainsi que la pression sur son ministre du Travail baisse un peu. Le président de la République a par ailleurs annoncé la création prochaine d'une commission pour agir contre les conflits d'intérêts.