Verbatim
Le cas d'Eric Woerth
L'entretien se déroule sur la terrasse de l'Elysée. Interrogé par David Pujadas sur le cas d'Eric Woerth, Nicolas Sarkozy répond d'emblée que son ministre du Travail est « un homme honnête qui a toute ma confiance ». Le président le considère donc « lavé de tout soupçon » par le rapport de l'Inspection générale des finances (IGF). Eric Woerth défendra la réforme des retraites « selon le calendrier prévu ».
Nicolas Sarkozy précise : « Je demanderai à une commission représentant toutes les familles politiques de réfléchir dès la semaine prochaine à la façon dont on doit ou non compléter ou modifier la loi pour éviter dans l'avenir toute forme qui pourrait intervenir
de conflit d'intérêts ».
Le chef de l'Etat dit avoir conseillé à Eric Woerth de renoncer à être le trésorier de l'UMP, afin qu'il « se consacre au dossier des retraites ».
« La France n'est pas corrompue »
A propos de la « République irréprochable », thème cher au candidat Sarkozy en 2007, Nicolas Sarkozy rappelle que : « Le premier président qui a fait rentrer la Cour des comptes à l'Elysée, c'est moi ». Et le président de citer trois rapports des Sages depuis son arrivée à l'Elysée, alors qu'il n'y en avait pas eu avant lui. Il ajoute : « Il y avait dans notre pays trop de mauvaises habitudes mais la France n'est pas corrompue ».
Le président a également affirmé que c'est « une honte » de l'avoir accusé d'avoir « ramassé des enveloppes » d'argent chez Liliane Bettencourt, comme l'avait rapporté le site Médiapart citant des premières déclarations, démenties ensuite, de l'ex-comptable de la patronne de L'Oréal.
Un prochain remaniement ministériel ?
Sur la question d'un remaniement ministériel, le chef de l'Etat annonce « une étape après la fin octobre, après la réforme des retraites », ajoutant que ceux qui préconisaient une « équipe resserrée » avaient « raison ».
La réforme des retraites
Le président confirme : « Les 62 ans, nous n'y toucherons pas, mais je suis ouvert à la discussion sur les autres problèmes ».
Nicolas Sarkozy indique aussi : « Les Français qui auront commencé à travailler avant 18 ans pourront prendre leur retraite à 60 ans », ainsi que ceux qui ont « une invalidité professionnelle d'au moins 20% ».
Le président de la République prévient : « Les manifestations prévues en septembre n'auront pas d'influence sur la réforme des retraites ».
Sur la crise et la rigueur
« La France ne peut pas vivre au dessus de ses moyens ». « Nous réduirons le déficit à 3% en 2013, nous y serons », promet Nicolas Sarkozy, « sans augmenter les impôts », et sans supprimer non plus le bouclier fiscal car « de tous les pays du monde la France est celui qui taxe le plus les contribuables aisés ».
Le président ajoute: « Les niches ficales seront rabotées pour un montant de 7 à 9 milliards d'euros par an ». « Je dois préparer la France au monde d'aujourd'hui, pas celui des années soixante ».
Sur la sécurité et l'éducation
Nicolas Sarkozy a défendu le travail d'Alain Lambert le préfet de Seine-Saint-Denis, il s'est aussi interrogé sur la responsabilité des parents de mineurs délinquants et a annoncé : « Nous allons créer dès la rentrée une vingtaine d'établissements spéciaux pour les élèves dont personne ne veut ». Il affirme son intention d'établir un fichier des jeunes qui ayant quitté l'école à 16 ans seront « dans l'obligation de suivre une formation et de trouver un métier ».
Des nouvelles des otages français
A propos des deux journalistes de France 3 retenus en otage en Afghanistan depuis décembre 2009, le président assure : « Nous ferons tout pour les sortir de la situation où ils se sont mis ». Nicolas Sarkozy a en revanche dit son « inquiétude brûlante » concernant le sort d'un Français enlevé au Niger le 19 avril, Michel Germaneau, âgé de 78 ans.
Les Bleus
« Le visage donné par l'équipe de France en Afrique du Sud est désastreux ». Nicolas Sarkozy dit désormais s'en remettre aux Etats généraux du football qu'il avait appelé de ses voeux après la débâcle des Bleus. Le président a également loué l'importance du bénévolat dans le sport, référence voilée à l'opposition entre pros et amateurs illustrée par la Fédération Française de Football.
Un second quinquennat ?
Interrogé par David Pujadas sur ses intentions pour la prochaine élection présidentielle, Nicolas Sarkozy répond : « Tout le monde peut y penser, mais moi je suis le seul qui n'ait pas le droit de penser à l'élection, mon énergie est concentrée pour aider les Français à sortir de la crise ». Avant de préciser : « La décision, je la prendrai, quelque part, pas avant l'automne 2011 ».