Nicolas Sarkozy s'adresse aux Français lundi soir à la télévision

Nicolas Sarkozy doit s'exprimer devant les Français lundi soir 12 juillet 2010 à 20h15 (heure française), durant une émission télévisée spéciale d'une heure diffusée sur la chaîne publique France 2. Une intervention qui doit porter principalement sur la réforme des retraites. Mais qui arrive près d'un mois après le début de l'affaire Woerth-Bettencourt. Une affaire qui depuis perturbe l'action du gouvernement et le chef de l'État est décidé à s'exprimer ouvertement sur le sujet.

Officiellement il ne s'agit pas de parler de l'affaire Woerth-Bettencourt qui empoisonne la majorité depuis un mois. Officiellement, si le président de la République a choisi de s'exprimer à la télévision lundi soir 12 juillet, c'est pour parler des retraites. Le projet de réforme doit être présenté le 13 juillet au Conseil des ministres, Nicolas Sarkozy veut donc l'expliquer aux Français.

Mais cela n'empêchera pas le chef de l'Etat de répondre -selon le communiqué de France 2 où a lieu l'intervention- « à toutes les questions d'actualité ». Et bien évidemment, surtout à celles qui concernent les accusations de conflits d'intérêt et de financement illégal de parti politique qui touchent Eric Woerth. Car c'est bien sur ce sujet que les Français attendent des explications.

En entrant directement dans la bataille, Nicolas Sarkozy espère certainement trouver les mots pour calmer la polémique et apaiser les Français. Le choix du moment de cette intervention a été mûrement réfléchi. Le président de la République était en effet pressé depuis quelque temps déjà de prendre la parole. Il ne voulait pas agir sous la pression.

Le chef de l’Etat a donc préféré attendre une opportunité politique crédible : la présentation de la réforme des retraites et la veille de la fête nationale, pour s'adresser aux Français. Même si tout a été pesé à l'Elysée, il n'en demeure pas moins que cette opération est risquée.

Objectif : reprendre la main

Nicolas Sarkozy a tout fait pour éviter une intervention sur le sujet Mais il n'avait pas vraiment le choix : il devait parler aux Français. Car depuis plusieurs semaines, le président de la République a perdu la maîtrise des événements et subit l'avalanche de révélations sur ses ministres sans pouvoir l'arrêter.

La démission surprise du gouvernement, la semaine dernière, d'Alain Joyandet, critiqué pour avoir loué à prix d'or un avion privé, avait même contraint l'Elysée à essayer de donner le change en annonçant en même temps celle de Christian Blanc, le secrétaire d'Etat qui aimait trop les cigares.

Ce mini-remaniement improvisé n'avait convaincu personne et surtout n'avait pas arrêté la polémique autour d'Eric Woerth impliqué dans l'affaire Bettencourt.

Du coup, c'est François Fillon qui, à plusieurs reprises, avait volé au secours du ministre du Travail. Notamment en critiquant avec virulence la presse sur Internet responsable des révélations. Et rappelant les députés de la majorité à leur devoir de solidarité envers le gouvernement.

Mais il fallait aller au-delà : il fallait que Nicolas Sarkozy intervienne directement. Ce qu'il a finalement décidé de faire.

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