Pour le moment, l'étau ne s'est pas desserré autour d'Eric Woerth. Au contraire. Et en attendant le rapport de l'Inspection générale des finances (IGF) dont la remise a été repoussée, le ministre du Travail reste au cœur de la tourmente dans une affaire qui n'en finit pas de rebondir. Les rétractations de Claire Thibout, obtenues lors d'une nouvelle audition par la police cette semaine, n'ont concerné que les accusations directes contre Nicolas Sarkozy. Mais l'ancienne comptable de l'héritière de L'Oréal, a maintenu, en revanche, tout ce qui concernait Eric Woerth.
Si l'Elysée semble respirer et s'est empressé d'évoquer un tournant judiciaire disculpant totalement le chef de l'Etat, aucune amélioration n'a donc pour le moment été enregistrée pour le ministre du Travail. L'ouverture d'une nouvelle enquête préliminaire sur le contenu des enregistrements clandestins réalisés chez Liliane Bettencourt risque même de le placer de nouveau sur la sellette -puisqu'elle vise à déterminer s'il y a eu fraude fiscale et si Eric Woerth, alors ministre du Budget, était en position de conflits d'intérêt en raison de l'activité de son épouse dans la société de gestion de la fortune Bettencourt.
C'est donc un Eric Woerth toujours très fragilisé qui doit présenter la réforme des retraites, mardi 13 juillet, en Conseil des ministres. Au lendemain d'une intervention télévisée de Nicolas Sarkozy destinée à essayer de reprendre l'initiative.